Quand on doit recruter un collaborateur, l’important ce n’est ni son intelligence, ni son dévouement, ni sa capacité de travail. Non, l’important c’est sa capacité au bonheur (Gérard Worms)

Cette remarque, venant d’un grand patron de cette finance où l’on ne connaît que rentabilité des capitaux investis et création de valeur, peut surprendre. Il aurait pu ajouter : dans certaines fonctions l’intelligence et l’acharnement au travail ne sont qu’une simple politesse et le dévouement reste une denrée périssable. Alors même que la capacité au bonheur est un talisman enchanté ; elle change notre perception du monde et nous permet de continuer à former des projets quand tout va mal. Elle relativise toutes les réussites. Question : quel est le critère de l’aptitude au bonheur?

Un projet flou aboutit toujours à une connerie précise (Général Mac Arthur)

Voici dans le rude langage militaire une règle à transposer dans la gestion des projets, des hommes et des choses. L’analyse des échecs passés met en lumière, toujours, une imprécision dans l’analyse des objectifs, des moyens nécessaires ou des forces adverses.

Il faut rendre les choses aussi simples que possible…mais pas plus (Albert Einstein)

Comment mieux exprimer qu’en bien des domaines nous ne pouvons faire l’économie de la complexité? Le monde n’est pas une parole simple, le monde a plusieurs voix. Ce qui me rappelle la conclusion d’une conversation avec un grand patron français. Il déplorait l’incapacité de ses collaborateurs parfois brillants, à agir dans l’inconfort d’une réalité mouvante, à se donner le temps d’assimiler le grain des choses. Et la sentence finale était brutale : Face à un problème complexe il y a toujours une solution simple… mais elle ne marche jamais.

Il y a les chiens fidèles au Maître, les chats fidèles à la Maison et les singes qui vont de branche en branche (Jean-Pierre Raffarin)

Dans la ménagerie du pouvoir celui de l’entreprise comme celui de la politique, formons un vœu; la période y est propice Que le Maître éclairé, sache réduire l’action néfaste des singes innombrables ; Qu’il puisse s’entourer d’une garde rapprochée de fidèles sans qui rien ne se fait ; Qu’il veille enfin à ne pas désespérer les chats attentifs à la pérennité de la Maison.

Je suis d’abord mes propres pas (Jean Raspail)

Suivre d’abord ses propres pas, c’est à dire rester fidèle à ses intuitions, vouloir penser par soi-même. Sortie de l’univers romanesque, cette devise imaginaire prêtée à une grande famille européenne, devient une règle de vie. Ce pourrait être au début d’une année nouvelle une belle résolution et un vœu à offrir à ceux que l’on estime.

Par grand vent, même les pintades volent (proverbe boursier anglais)

Dans un marché en hausse constante, tous les spéculateurs sont gagnants. Par une sorte d’illusion narrative nous ne voyons pas d’autres raisons à nos succès que nos décisions opportunes. C’est une cécité intellectuelle que de négliger le rôle déterminant de la succession de hasards heureux.{{}}Et ainsi, quand le vent se calme le ciel se vide brutalement, les pintades ne volent plus. Combien de réussites passées, même hors de la finance, devraient être relativisées à la lumière de ce proverbe.